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Réalisateur et photographe, Dominique Comtat est aussi technicien de cinéma (cadreur, opérateur banc-titre, preneur de son, monteur) et enseignant.

Né en 1957 à Saint Julien en Genevois (Haute Savoie).
Diplômé à l'Ecole Supérieure des Arts Visuels de Genève en 1982.
Parallèlement à son activité  de photographe et réalisateur indépendant (voir filmographie), il enseigne la photographie puis le cinéma depuis plus de 25 ans, d'abord à l'école des Beaux-Arts de Genève puis en Provence où il vit depuis 2001. 




"Il y a une constante qui ressort de la démarche artistique de Dominique Comtat : une réflexion constamment renouvelée, une préoccupation incessante, presque obsessionnelle, sur la mémoire et l’oubli. Elle est présente dans chacun de ses films ou des ses photographies. Quelle que soit la thématique principale du travail, toujours cette notion revient, qu’elle soit ouvertement le sujet de l’œuvre (Quelques notes sur l’art de la mémoire) ou qu’elle y figure de façon sous-jacente : ainsi dans Courir les rues ou Trois ans de vacances, où, lorsque pour aborder les poèmes de Raymond Queneau ou des photographies de Tony Ray-Jones, Comtat effectue, 20 et 30 ans après, un retour sur les lieux mêmes cités par l’un, photographiés par l’autre. Le contraste entre les textes et photos d’époque et les images filmées actuellement dessine aussi, en filigrane, un constat sur le passage du temps.
Pour le spectateur, en effet, les images de Dominique Comtat apportent autre chose encore que cette réflexion autour d’un thème. Ce regard attentif, précis, posé sur un sujet, signifie : « il y a quelque chose, là, cette chose, je l’ai vue, et l’ayant vue (et photographiée, ou filmée), je vous la montre, ou plus exactement : je vous la fais voir. » Dans « Les Désastres de la Guerre », après avoir confronté deux gravures de Goya « Je l’ai vu » – « Et ça aussi » aux images de guerre en Irak, le plan soudain s’arrête, revient, recommence, comme un bégaiement du film, qui répète encore et encore la même scène de quelques secondes, et nous fait enfin percevoir ce mouvement, cet attroupement, et ce geste, autrement pour nous inaperçu. Ça peut être aussi, au contraire, une évidence que nous ne voyons pas parce qu’elle crève les yeux. Dans « Les paradoxes du photographe », après un plan sur cette affiche de soldes « Tout doit disparaitre », l’image vient s’arrêter sur un lot de chaussettes de pointure 39-45.

Ainsi chaque fois, on s’aperçoit qu’effectivement, il y avait là quelque chose que son regard vigilant a perçu, tandis que le notre n’avait rien vu au premier abord, et de la rencontre avec ces images on ressort avec l’impression d’avoir la vision plus claire, plus éveillée. On porte un nouveau regard autour de soi, et on voit ce qui était invisible auparavant. C’est le message, ou le cadeau, profondément inscrit : ouvrez l’œil. Si « la beauté est dans l’œil de celui qui regarde », précieux sont ceux qui nous ouvrent les yeux." 

VB.